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In Memoriam

Regrettée Silvia Suppo

Christian Deblock

Des voix réduites au silence. À la mémoire de Silvia Suppo

Silvia Suppo de Destefani était argentine et avait 51 ans. Encore adolescente, elle fut emprisonnée par la dictature militaire en mars 1977, torturée et violée dans le commissariat Cuarta de Santa Fe et dans le centre clandestin de détention connu sous le nom de La Casita, près de Santo Tomé. Enceinte à la suite de ces sévices, elle subit un avortement clandestin afin de « réparer l’erreur » – selon le mot des tortionnaires. Son fiancé de l’époque, Reinaldo Hattemer, séquestré en janvier de la même année, n’a jamais réapparu. En octobre 2009, Silvia avait témoigné de manière décisive dans le procès qui conduisit à la condamnation pour crimes contre l’humanité de l’ancien juge fédéral Victor Brusa et de plusieurs tortionnaires de la province de Santa Fe.

Dans le magasin d’artisanat qu’elle tenait dans le centre de Rafaela, Silvia Suppo a été sauvagement assassinée de neuf coups de couteau au matin du 29 mars 2010. Si la police n’a pas encore officiellement établi les motifs du crime, de nombreux éléments – notamment les menaces qu’elle et d’autres témoins à charge du procès Brusa avaient reçues il y a quelques mois – laissent clairement supposer un règlement de compte consécutif à sa déposition.

À l’heure où beaucoup d’observateurs se réjouissent que l’Amérique latine ait définitivement réintégré le cercle des pays démocratiques après la vague des régimes de sécurité nationale, ce meurtre rappelle l’extrême fragilité de régimes qui peinent à exercer leur droit régalien de justice à l’encontre des bourreaux des années de plomb.

Silvia Suppo était la soeur de notre collègue Hugo Rogelio Suppo, lui-même victime de la dictature argentine, réfugié au Brésil puis en France, docteur en histoire de l’UniversitéSorbonne Nouvelle – Paris 3, professeur à l’Universidade do Estado do Rio de Janeiro et professeur invité à l’Institut des Hautes Études de l’Amérique latine en 2009-2010.

Que celui-ci trouve ici l’expression de l’émotion, de la sympathie et du soutien de Mme Marie-Christine Lemardeley, présidente de l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, de M. Georges Couffignal, directeur de l’IHEAL et tous les personnels de l’IHEAL – CREDAL, profondément révoltés.

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